mercredi 25 février 2009

Coming-out

Je ne peux plus le cacher: au secondaire, j'étais un rejet.

Ce n'est pas moi qui le dit. C'est lui.

À 38 ans, je vivais bien avec mon passé. D'autant plus que je le tenais à bonne portée de moi. C'est plus difficile désormais à l'ère Facebook où des tas de connaissances du secondaire deviennent tes «amis» (et je les accueille d'ailleurs avec joie).

Oui, j'ai été un rejet comme on dit souvent. C'est-à-dire, un peu le souffre-douleur d'une communauté qui aimait bien s'en créer, des souffre-douleurs.

En fait, j'étais surtout complètement déconnecté des gangs de gens «cools» de l'école. Les fils de juge, d'avocat, de médecin et de la haute me boudaient. Je n'ai jamais senti ça comme de la bouderie plus que de l'indifférence.

Je venais de Verdun et, au Collège de Montréal en 1983, c'était une tare immense. Mon père était plombier, ma mère, préposée dans un hôpital. En un mot, comme en cent: la plèbe.

J'avais mes amis. Ils étaient là. On ne sortait pas avec les filles des collèges voisins et on assumait nos rôles de nerds, mais on se tenaient. Nous étions sociables, etc. J'étais pas dans la gang trendy, mais je m'en contrecrissais pas mal. Je ne dis pas que des fois, j'aurais aimé ça être dedans, mais pas chaque minute de la journée disons.

C'est pour ça que, lire sur le blogue d'une vieille connaissance, que j'étais l'un des rejets de l'école (ce qui est vrai), ça m'a pris par surprise.

La vie m'est tombée dessus au cégep. Ma personnalité était formée et tout. Endurcie. Des gens m'ont cueilli alors que j'étais mûr et ce fut l'explosion.

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