jeudi 3 septembre 2009

L'amour

On est tous pris dans le tourbillon de la vie.

Mon père m'a longtemps dit de profiter de ma jeunesse et de ma vingtaine. "Après l'âge de 30 ans, tu verras, le temps file et tu ne le verras pas passer." Comme dans la plupart des cas, il avait raison.

Mon père est mort il y a 10 ans, le 15 juillet 1999, à l'âge de 62 ans. J'en avais 28. J'ai maintenant deux filles, âgées respectivement de 3 ans et des poussières et de six mois. Même si j'ai occupé trois emplois durant cette période, ces dix années me semblent deux semaines; c'est du pareil au même.

Le coeur du sujet est ailleurs. Ce dont je veux vous parler est autre chose, même s'il y a un lien dans le non-dit.

J'ai une collègue au travail, Anne, qui nous a quitté il y a près d'un an pour donner naissance à une petite fille qui allait être sa fierté: Arielle. Un bébé magnifique qui ne demande qu'à être aimé.

Anne est mon amie Facebook (ce qui, pour moi, veut dire que je m'intéresse à eux et que j'aime être tenu au courant de ce qui leur arrive) et comme plusieurs d'entre eux, je ne prends pas toujours le temps de tâter leur pouls et de leur écrire un message pour prendre de leurs nouvelles afin de savoir ce qu'ils vivent.

Le verdict est tombé il y a quelques mois. Je le découvre sur le tard. Comme je découvre le blogue de ma collègue tardivement aussi. Arielle est atteinte de paralysie cérébrale. Un diagnostic qui condamne autant l'enfant que les parents.

Je n'ai pas envie de vanter le courage d'Anne et son amoureux. Je ne connais rien de leur courage. Je ne connais pas leur vie. Anne est une femme discrète, souriante et agréable avec qui travailler. Le type de personne discrète à qui on ose jamais dire qu'on apprécie travailler avec elle de peur d'avoir l'air téteux ou pire, d'avoir l'air de la «cruiser».

Le courage est une valeur galvaudée, comme si des parents en étaient dépourvus et que d'autres en avaient à revendre ce qui peut être le cas, remarquez bien. Je n'y connais rien. Je ne sais pas comment je réagirais à leur place.

Je ne connais qu'une chose dans une vie familiale: l'amour. C'est cela que je leur souhaite. De ne jamais manquer d'amour envers eux-même: d'amour pour Arielle, qui le mérite bien et entre eux aussi, qu'ils puissent ne pas s'oublier dans tout cela.

Et puis, un bref message à Anne qui, entre deux emplois en a choisi qu'un seul: tu nous manqueras. J'espère te revoir à l'occasion.

Voilà mon post à deux sous. Je l'ai écrit, je n'en pense pas moins, mais sûrement plus.

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